Fusillade de Fourmies, 1er mai 1891 Le premier mai 1884, aux Etats-Unis d'Amérique, démarre un mouvement de protestation de la part des ouvriers, pour limiter la journée de travail à huit heures.

 Le 3 mai 1886, une manifestation dégénère à Chicago, et fait trois mort du côté des manifestants. Une bombe éclate le lendemain, aux pieds des forces de l'ordre, tuant un policier.

Quatre syndicalistes anarchistes seront pendus le Black Friday, vendredi 11 novembre 1887. Un cinquième s'est suicidé dans sa cellule.

En 1891, à Fourmies, 300 soldats de deux compagnies du 145e régiment de ligne et une du 84e régiment d'infanterie font face à un rassemblement de 200 ouvriers réclamant le droit de ne travailler que huit heures par jour dans les manufactures. La troupe charge, des grévistes sont arrêtés. La situation dégénèrera totalement en fin d'après-midi, au pied de l'église, la troupe tire sur la foule. Huits adolescents de 13 à 20 ans (ouvriers et ouvrières) et un homme de trente ans sont tués sur le coup. Un autre de 43 ans décèdera le lendemain. Quatre "passants" seront tués par des balles perdues. Il y aura donc 14 morts et 33 blessés. Parmi les manifestants arrêtés pour entrave à la liberté du travail, outrages et provocations à attroupement armé, il y aura 12 condamnation allant de 2mois de prison à 10 ans d'interdiction de séjour.

Le journal "La Croix du Nord" publie, au matin de ce 1er mai 1891, un article intitulé "Reflexions d'un pauvre homme à l'occasion du 1er mai" :

".. Nous aurons donc 8 heures de sommeil et 8 heures de travail. Mais nous aurons aussi 8 heures de loisir. Le loisir, c'est l'oisiveté ; et l'oisiveté c'est la mère de tous les vices. Qu'est-ce que nous pourrons en faire, de ces 8 heures ? Et moi, personnellement, qu'est-ce que j'en ferai ? Parbleu ! J'irai au cabaret. Au lieu d'y aller une heure ou deux par semaine comme je le faisais, j'irai tout le temps que j'aurai de libre. Au lieu de prendre deux ou trois chopes comme je le faisais, j'en prendrai quinze ou vingt. Si bien que je dépenserai davantage à mon plaisir le jour où je travaillerai le moins."

Le 29 juin 1905, après des années de luttes, les mineurs obtiennent de fixer une durée quotidienne du travail, qui sera limitée à 8h dans les mines, et secteurs assimilés. Dans d'autres secteurs d'activité, comme le terrassement et la maçonnerie, les journées excèdent couramment les dix heures de tavail. Six jours par semaine.

C'est la loi du 23 avril 1919 qui limitera la durée quotidienne du travail à 8h, et la durée hebdomadaire à 48h. Sous un gouvernement de droite. Le fruit d'une longue et sanglante lutte ouvrière.

Si le premier mai, journée internationale fériée -- et donc chomée -- existe et a raison d'être, c'est en raison de la mort de ces ouvriers réclamant une limite quotidienne et hebdomadaire à la durée du travail. Journée internationale, mais à l'exception des Etats-Unis d'Amérique,

Aujourd'hui en france, depuis le 24 avril 1941, il est interdit de travailler le premier mai, sauf dérogation spéciale : c'est un jour férié et payé.

Pourtant, en 1928, 10h sont toujours imposées aux dockers, aux tourneurs, ajusteurs et autres ouvriers d'usine.

C'est Léon Blum et le Front Populaire de 1936 qui imposeront une réelle limite au temps de travail hebdomadaire, réduit  40h lors des accords de Matignon, en parallèle aux deux semaines de congés payés annuels.

Aujourd'hui, mardi 8 Janvier 2008, les collaborateurs de toutes les entreprises françaises viennent enfin d'obtenir le droit de pouvoir travailler autant qu'ils le souhaient ; il n'y a plus de durée légale de la semaine de travail.

Sources :

http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/...travail.8.heures.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_Fourmies
http://www.marxists.org/...lafargue_18910500.htm
http://www.libres.org/...35%20heures_p3_realite.htm
http://monpayslahauteprovence.blog50.com/...1-er-mai-1896.html