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smiley : smiley_smile Sieste.

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur RIMBAUD - Le dormeur du Val

 

Bonnes vacances à tous.

Tuesday 07 July 2009 à 09h08 par ernest | # | 2 commentaires

smiley : smiley_smile Appel à témoins

Human Relations Day

Appel à témoin de Patrick Mohr
Son procès aura lieu le 13 octobre, à 8h30 à Avignon. Il cherche des témoins et surtout des photos ou films de la scène. Si vous avez fréquenté le festival cet été, fin juillet, ou si vous connaissez du monde qui y était, contactez-le
(theatrespirale@bluewin.ch) et/ou faites tourner le message. Merci

Je m'appelle Patrick Mohr.  Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève. Je suis acteur, metteur en scène et auteur.

A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m'occupe également du festival « De bouche à oreille ».

Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d'Avignon pour y découvrir des spectacles du « in » et du « off », Notre compagnie s'y est d'ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet  et j'ai assisté à de nombreux spectacles.

Le Lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades d'une représentation d'une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l'ombre du Palais des Papes, en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d'acrobates. A la fin de leur numéro, je m'avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j'entends le son d'un Djembé (tambour africain) derrière moi. Étant passionné par la culture africaine, (J'y ai monté plusieurs spectacles et ai eu l'occasion d'y faire des tournées) je m'apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur de Kamele Ngoni. (Sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l'Ouest.)

A peine commencent-ils à jouer qu'un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subit des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d'année à Paris,  je me suis adressé à eux avec calme et politesse. Le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j'étais plus âgé, que l'on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j'avais le droit de m'exprimer face à ce qui me semblait une injustice. J'aborde donc un des C.R.S et lui demande : « Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place? » Réponse immédiate. « Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regardes ! » « Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude  discriminatoire. » Regard incrédule. « Tes papiers ! » « Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture. »

« Mets-lui les menottes ! »
« Mais vous n'avez pas le droit de.. » Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres.
« Tu vas voir si on n'a pas le droit. »

  Et brusquement la scène a dérapé.  Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé choqués alors qu'ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière comme un poulet désarticulé et m'enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m'ont relevé et m'ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m'a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J'ai hurlé :
« Vous n'avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras ! »
« Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir ! »

Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre. La foule horrifiée s'écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s'indignent,sifflent, mais personne n'ose interrompre cette interpellation d'une violence inouïe. Je suis traîné au sol et  malmené jusqu'à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l'horloge 500 m plus bas. Là, ils me jettent dans le véhicule, je tente de m'asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre, il me plaque un pied sur les côtes et l'autre sur la cheville il appuie de tout son poids contre une barre de fer. « S'il vous plait, n'appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. »
« C'est pour ma sécurité ».   Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot. Jusqu'au commissariat de St Roch.

Le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j'ai l'impression d'avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière. On m'extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse. Je vous passe les détails de l'interrogatoire que j'ai subi dans un état lamentable. Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions.

« Vous êtes de quelle nationalité ? » « Suisse. »
« Vous êtes un sacré fouteur de merde »
« Vous n'avez pas le droit de m'insulter »
« C'est pas une insulte, la merde » (Petit rire.)

C'est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions. Toutes les paroles, tout les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resterons gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair. Je remarque que l'on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS.

Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d'inhumanité plus sournoise. Je demande que l'on m'ôte les menottes qui m'ont douloureusement entaillé les poignets et que l'on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j'aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu'ici on ne peut pas s'exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m'enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite.

Fouille intégrale. On me retire ce que j'ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte.

« Enlevez vos vêtements ! » J'ai tellement mal que je n'y arrive presque pas.

« Dépêchez-vous, on n'a pas que ça à faire. La boucle d'oreille ! ». J'essaye de l'ôter sans y parvenir.

« Je ne l'ai pas enlevée depuis des années. Elle n'a plus de fermoir. »

« Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l'enlever, c'est tout ! »

 Je force en tirant sur le lob de l'oreille, la boucle lâche.

 « Baissez la culotte ! »

 Je m'exécute. Après la fouille ils m'amènent dans une petite cellule de garde à vue. 4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur. Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid, .. chacun laisse sa marque

L'attente commence. Pas d'eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d'urine et d'excréments. Un méchant néon est allumé en permanence.  Le temps s'étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m'empêche de dormir. J'ai l'impression d'avoir le c¦ur qui pulse dans ma main. D'ailleurs alors que j'écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement.

J'écris tout cela en détails, non pas pour me lamenter sur mon sort.

Je suis malheureusement bien conscient que ce qui m'est arrivé est tristement banal, que plusieurs fois par jours et par nuits dans chaque ville de France des dizaines de personnes subissent des traitements bien pires que ce que j'ai enduré. Je sais aussi que si j'étais noir ou arabe je me serais fait cogner avec encore moins de retenue. C'est pour cela que j'écris et porte plainte. Car j'estime que dans la police française et dans les CRS en particulier il existe de dangereux individus qui sous le couvert de l'uniforme laissent libre cour à leurs plus bas instincts.  (Evidement il y a aussi des arrestations justifiées, et la police ne fait pas que des interventions abusives. Mais je parle des dérapages qui me semblent beaucoup trop fréquents.)

Que ces dangers publics sévissent en toute impunité au sein d'un service public qui serait censé protéger les citoyens est inadmissible dans un état de droit.

J'ai un casier judiciaire vierge et suis quelqu'un de profondément non violent, par conviction, ce type de mésaventure me renforce encore dans mes convictions, mais si je ne disposais pas des outils pour analyser la situation je pourrais aisément basculer dans la violence et l'envie de vengeance. Je suis persuadé que ce type d'action de la police nationale visant à instaurer la peur ne fait qu'augmenter l'insécurité en France et stimuler la suspicion et la haine d'une partie de la population (Des jeunes en particulier.) face à la Police. En polarisant ainsi la population on crée une tension perpétuelle extrêmement perverse.Comme je suis un homme de culture et de communication je réponds à cette violence avec mes armes. L'écriture et la parole.

Durant les 16h qu'a duré ma détention, (avec les nouvelles lois, on aurait même pu me garder 48h en garde à vue) Je n'ai vu dans les cellules que des gens d'origine africaine et des gitans. Nous étions tous traité avec un mépris hallucinant. Un exemple, mon voisin de cellule avait besoin d'aller aux toilettes. Il appelait sans relâche depuis près d'une demi heure, personne ne venait. Il s'est mis à taper contre la porte pour se faireentendre, personne. Il cognait de plus en plus fort, finalement un gardien exaspéré surgit.

« Qu'est ce qu'il y a ? » « J'ai besoin d'alleraux chiottes. »

« Y a une coupure d'eau. » « Mais j'ai besoin. »

« Y a pas d'eau dans tout le commissariat, alors tu te la coince pigé. »

Mon voisin qui n'est pas seul dans sa cellule continue de se plaindre, disant qu'il est malade, qu'il va faire ses besoins dans la cellule.

« Si tu fais ça on te fait essuyer avec ton t-shirt. » Les coups redoublent. Une voix féminine lance d'un air moqueur,

  « Vas-y avec la tête pendant que tu y es. Ca nous en fera un de moins. » Eclats de rire dans le couloir comme si elle avait fait une bonne plaisanterie.

Après une nuit blanche vers 9h du matin on vient me chercher pour prendre mon empreinte et faire ma photo. Face, profil, avec un petit écriteau, comme dans les films. La dame qui s'occupe de cela est la première personne qui me parle avec humanité et un peu de compassion depuis le début de ce cauchemar.

« Eh bien, ils vous ont pas raté.C'est les CRS, ha bien sur. Faut dire qu'on a aussi des sacrés cas sociaux chez nous. Mais ils sont pas tous comme ça.» J'aimerais la croire.

Un officier vient me chercher pour que je dépose ma version des faits et me faire connaître celle de ceux qui m'ont interpellé. J'apprends que je suis poursuivi pour : outrage, incitation à l'émeute et violence envers des dépositaires de l'autorité publique. C'est vraiment le comble. Je les aurais soi disant agressés verbalement et physiquement. Comment ces fonctionnaires assermentés peuvent ils mentir aussi  éhontement ? Je raconte ma version des faits à l'officier. Je sens que sans vouloir l'admettre devant moi, il se rend compte qu'ils ont commis une gaffe.

Ma déposition est transmise au procureur et vers midi je suis finalement libéré. J'erre dans la ville comme un boxeur sonné. Je marche péniblement. Un mistral à décorner les b¦ufs souffle sur la ville. Je trouve un avocat qui me dit d'aller tout de suite à l'hôpital faire un constat médical. Je marche longuement pour parvenir aux urgences ou je patiente plus de 4 heures pour recevoir des soins hâtifs. Dans la salle d'attente, je lis un journal qui m'apprend que le gouvernement veut supprimer 200 hôpitaux dans le pays, on parle de couper 6000 emplois dans l'éducation. Sur la façade du commissariat de St Roch j'ai pu lire qu'il allait être rénové pour 19 millions d'Euros. Les budgets de la sécurité sont à la hausse, on diminue la santé, le social et l'éducation. Pas de commentaires.

 Je n'écris pas ces lignes pour me faire mousser, mais pour clamer mon indignation face à un système qui tolère ce type de violence.  Sans doute suis-je naïf de m'indigner. La plupart des Français auxquels j'ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d'autant plus choquant.


 Ma naïveté, je la revendique, comme je revendique le droit de m'indigner face à l'injustice. Même si cela peut paraître de petites injustices. C'est la somme de nos petits silences et de nos petites lâchetés qui peut conduire à une démission collective et en dernier recours aux pires systèmes totalitaires. (Nous n'en sommes bien évidement heureusement pas encore là.) Depuis ma sortie, nous sommes retournés sur la place de papes et nous avons réussi à trouver une douzaine de témoins qui ont accepté d'écrire leur version des faits qui corroborent tous ce que j'ai dis. Ils certifient tous que je n'ai proféré aucunes insultes ni n'ai commis aucune violence. Les témoignages soulignent l'incroyable brutalité de l'intervention des CRS et la totale disproportion de leur réaction face à mon intervention.


 J'ai essayé de retrouver des images des faits, mais malheureusement les caméras qui surveillent la place sont gérées par la police et, comme par hasard elles sont en panne depuis début juillet. Il y avait des centaines de personnes sur la place qui auraient pu témoigner, mais le temps de sortir de garde à vue, de me faire soigner et de récupérer suffisamment d'énergie pour pouvoir tenter de les retrouver. Je n'ai


 pu en rassembler qu'une douzaine. J'espère toujours que peut être quelqu'un ai photographié ou même filmé la scène et que je parvienne à récupérer ces images qui prouveraient de manière définitive ce qui c'est passé.


  Après 5 jours soudain, un monsieur africain m'a abordé, c'était l'un des musiciens qui avait été interpellé. Il était tout content de me retrouver car il me cherchait depuis plusieurs jours. Il se sentait mal de n'avoir rien pu faire et de ne pas avoir pu me remercier d'être intervenu en leur faveur. Il était profondément touché et surpris par mon intervention et m'a dit qu'il habitait Grenoble, qu'il avait 3 enfants et qu'il était français. Qu'il viendrait témoigner pour moi.Qu'il s'appelait Moussa Sanou.

« Sanou , c'est un nom de l'ethnie Bobo. Vous êtes de Bobo- Dioulasso ? » « Oui. » Nous nous sommes sourit et je l'ai salué dans sa langue en Dioula.

Il se trouve que je vais justement créer un spectacle prochainement à Bobo-Dioulasso au Burkina-faso. La pièce qui est une adaptation de nouvelles de l'auteur Mozambicain Mia Couto s'appellera « Chaque homme est une race » et un des artistes avec lequel je vais collaborer se nomme justement Sanou. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Je suis content d'avoir défendu un ami, même si je ne le connaissais pas encore.

La pièce commence par ce dialogue prémonitoire. Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit : « Ma race c'est moi. » Invité à s'expliquer il ajouta

« Ma race c'est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité.
Chaque homme est une race, monsieur le policier.
»

Patrick Mohr,  28 juillet 2008

Tuesday 23 September 2008 à 10h09 par ernest | # | 10 commentaires

smiley : smiley_smile Sarkozisme.

Sarkozisme

Sur l'article de blog de Thierry Pelletier, relatif à la récente procédure d'expulsion d'une jeune béninoise dont le mari – Français – est mort d'un cancer avant que la période de vie commune nécessaire à l'obtention d'un titre de séjour de dix ans soit atteinte, j'ai pu lire ce texte, de Renaud Tarlet, que je me permet de reproduire en partie, pour en discuter plus bas. Vous trouverez l'original sur le blog Libération de Thierry Pelletier.

 

En lisant "Le système totalitaire", oeuvre majeure de la philosophe Hannah Arendt, on découvre que l'une des principales spécificités des régimes totalitaires (nazi comme stalinien) est la désignation de "criminels ontologiques".

Le "criminel ontologique" n'est pas accusé d'un quelconque acte répréhensible, comme l'est le criminel dans le droit moderne. C'est son existence en soi, sa "nature", qui pose problème.

.../...

Or, dans le cas que vous exposez (mais on pourrait en recenser des dizaines), on ne peut pas reprocher quelque chose de précis à la personne qui va être expulsée. Il n'y a pas eu a priori définition de règles déterminant qui avait le droit ou non de rester sur le territoire français.

La logique est tout autre : on doit expulser un nombre donné d'étrangers, et les critères sont construits a posteriori pour atteindre l'objectif. Autrement dit, on nie totalement la spécificité, la personnalité ou les actes de ces personnes. C'est donc autre chose, chez eux, qui pose problème.

Il est plus que probable qu'une personne dans la même situation que celle que vous décrivez ici, mais qui se présenterait une fois les "quotas" d'expulsions atteints obtiendrait un titre de séjour.

Si on trouve de tels exemples, alors on démontre que cette politique nie la spécificité des êtres humains qu'elle persécute. On démontre que face à la même situation, on n'applique pas la même règle, autrement dit qu'on a quitté le domaine de la loi. Ce n'est plus un acte qu'on reproche alors, CQFD, puisque deux personnes ayant fait la même chose sont traitées différemment. On démontre que la politique actuelle de persécution des "sans papiers" désigne en fait des "criminels ontologiques", dans la plus pure et plus exacte logique totalitaire. C'est leur "nature" d'étrangers au corps social qu'on reproche à demi-mots aux personnes pourchassées et persécutées par cette politique.

.../...

Si on continue l'analyse des discours sarkoziens, on se rend compte qu'ils font système. En ce qui concerne la délinquance, le criminel particulièrement odieux est le "multi-récidiviste". Voilà qui démontre par l'absurde l'irrationalité logique de ce discours totalitaire: voulant défendre une politique répressive, il s'appuie sur le fait que cette répression provoque la récidive, autrement dit échoue. Mais cette contradiction n'arrête pas la pensée persécutrice : si la politique répressive échoue à empêcher la récidive, c'est parce qu'elle n'est pas encore assez répressive. Ce qui l'empêche de réussir, c'est la "nature" du multirécidiviste : on a beau le punir, il recommence sans cesse. Le "multirécidiviste" est un criminel ontologique : ses actes ne sont que la manifestation d'une nature qui le pousse à les commettre.

Nous avons ici la "philosophie" de la loi Dati qui permettrait, je le rappelle, d'enfermer, sur rapport de "spécialistes", des personnages "potentiellement dangereux", cet enfermement n'étant pas relié à un acte commis (car ces personnes auront purgé leur peine). Autrement dit, la loi Dati correspond exactement à la "philosophie" totalitaire du criminel ontologique.

Lors d'un entretien avec Michel Onfray paru peu avant les élections présidentielles, Nicolas Sarkozy explique, dans le même ordre d'idées, que le suicide ou la pédophilie sont, celui lui, les conséquences des gènes. Autrement dit, que certains comportements déviants découlent de la "nature" biologique des êtres qui les commettent. Voilà encore un exemple de conception "ontologique" de la déviance.

En appliquant les catégories totalitaires de pensée aux êtres humains, le sarkozisme renie leur spécificité, leur individualité, leur personnalité, leur singularité, en un mot leur humanité. N'est-ce pas le préalable à tout crime contre l'humanité, crime qui dénie l'humanité même de la victime ?

Wednesday 03 September 2008 à 16h46 par ernest | # | 4 commentaires

smiley : smiley_smile Doudou.

Il était rose il est tout noir
Les pattes en l'air sur le trottoir
L'air tellement abandonné
Pleurerait s'il pouvait pleurer
Qu'il soit tombé d'une poussette
Ou d'une voiture à l'arrêt
On le regarde et on regrette
De ne pouvoir le rapporter

Mais d'où viens-tu
Pauvre doudou doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu Puis
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu
 
Il est usé par les bisous
Déguenillé rempli de trous
On lui a remplacé un œil
Est-ce un chien ou un écureuil
Ou un lapin quelle importance
Il est aimé et on le perd
On le réclame on est en transes
 Et la vie n'est plus qu'un désert…

Mais d'où viens-tu
Pauvre doudou doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu Puis
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu

Mais si par bonheur on repasse
Qu'on le trouve à la même place
On se console on s'émerveille
Puis on l'attrape par l'oreille
Pour le passer à la machine
Il lui faudra quelque temps pour
Retrouver son odeur divine
De câlins de larmes et d'amour…

Mais d'où viens-tu
Pauvre doudou doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu Puis
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu

 (Anne Sylvestre, Les Fabulettes)

Saturday 26 July 2008 à 14h06 par ernest | # | commenter

smiley : smiley_smile Maps.

Un buste, une femme nue… Google Maps pourrait-il être frappé par la censure ?

Pourquoi s'embêter à regarder le monde en vrai, alors que google maps vous envoie à un concours de tuning en australie, dans le désert malien, ou visiter le funiculaire de Kiev en un clic ?
Ce qui commence comme une expérience ludique, utile, permettant de voir la terre comme nul ne le verra, de se déplacer en des contrées où la main de l'homme ne mettra jamais le pied est un projet qui demande des bases de données extraordinaires. C'est justement la spécialité de Google : constituer, puis aggréger des bases de données pour mettre en relation tout avec tout.

Cela peut même donner des images insolites, telles que le buste sicilien présenté ci-contre, ou encore cette vision architecturale… insolite.

Depuis quelques mois déjà, google propose aux Etats-Unis – et maintenant en Australie – une vision encore plus proche de la réalité ; il ne s'agit plus de constituer des bases de photographies satellite et aériennes, mais des images issues d'un véhicule en circulation dans la rue, le Google Van.

Là encore, le Google Van nous confronte à une problématique récurente avec les outils de la firme États-unienne : Mais que devient notre vie privée ? Confrontés à des paparazzis, une photographie systématique, de toutes nos actions quotidiennes ?

C'est cette question qu'ont traité sur le ton de l'humour via un court métrage Todd Berger et Jeff Grace, du site "the vacationnecrs.com". C'est cette même question du Big Brother que Freakonomics passe au crible (en anglais), au travers d'un entretien avec Stephen Chau, product manager chez Google.
Ben oui, ils se sont posés la question chez google, quand le type de la photo a porté plainte pour atteinte à sa vie privée… il fallait bien que ça arrive.

Bon alors, que faire ? Ressortir le bon vieux fichier robots.txt, qui demande aux robots des moteurs de recherche de ne pas analyser un site.
Physique, pour le coup.

Robots.txt. User-Agent: GoogleVan. Disallow: bedroom.


Sculptures – les cubes d'Escher, par Piet Blom :
http://im-possible.info/english/art/sculpture/cube-houses.html
http://maps.google.com/maps?f=q&ll=51.920347,4....

Fort Knox, la réserve d'or États-unienne :
http://maps.google.com/maps?f=l&hl=en&ll=37....

Détails :
http://googlesightseeing.com/maps?p=&c=&t=k&hl=...
http://googlesightseeing.com/maps?...ll=15.664616,-2.18909...

Google Van :
http://i.n.com.com/i/ne/p/2007/TheStreetViewVan_550x332.jpg
http://www.mcs.csuhayward.edu/~tebo/GoogleStreetViewVan/

Problématiques de sécurité :
http://consumerist.com/consumer/privacy/google-streets-view...
http://freakonomics.blogs.nytimes.com/2007/06/05/...

Main baladeuse :
http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&q=san+francisco

Bikini :
http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&sll=37.44..,-120.94..

Robots.txt :
http://www.cafepress.com/wildcardz.143312194

Court métrage :
http://www.youtube.com/watch?v=fPgV6-gnQaE

PS: Rassurez-vous, si vous ne trouvez-pas ce(lui/celle) que vous cherchez dans google maps, il vous reste la possibilité d'essayer via Geoportail – IGN – ou Microsoft Live maps.

 

Wednesday 12 March 2008 à 14h01 par ernest | # | 1 commentaire

smiley : smiley_smile Diffamation.

Diffamation

”Moi, mon mari peu dormir tranquille. Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’entre eux me répugne” (Le Canard Enchaîné, 13 Juin 2007).

Deux bloggeurs ont reçu par courriel des menaces de procédures judiciaires, pour avoir relaté les propos ci-dessus ; semble-t-il tenus par Sylvie Noachovitch lors d'une réunion publique.
Le courriel étant ce qu'il est, il est difficile de s'accorder sur le réel auteur sans signature électronique – via GPG par exemple –,

Quoi qu'il en soit, Maître Éolas – encore lui – démonte les arguments avancés par l'auteur de ces courriels (plainte en diffamation) sur les véritables risques encorus par les bloggueurs… finalement pas grand chose, si les propos sont bien réels.

Par contre, le texte est – si l'on n'est pas juriste – plausible, et il faut être un spécialiste du droit pour séparer le bon grain de l'ivraie… ce que n'étaient pas nos deux bloggueurs, qui ont donc retiré leur billet.

Lorsque l'autocensure gagne, c'est la peur qui avance. Et la liberté qui recule.

Thursday 06 March 2008 à 12h33 par ernest | # | 1 commentaire

smiley : smiley_smile Hiver.

13 jours.
1962.
Un président États-Unien nommé John Fitzgerald Kennedy. Catholique. Blanc. "Démocrate".
Un président du Parti Communiste d'URSS nommé Nikita Khrouchtchev. Déstalinisateur.

Une île de 110 km² ; la plus grande des Antilles : Cuba.
À sa tête, un dictateur communiste nommé Fidel Castro.

En prémice de la crise, un débarquement raté, mandaté par la CIA, dans la baie des cochons, à Cuba.
En réponse, l'installation de missiles nucléaires à moyenne portée à Cuba, face aux États-Unis.

Après 12 jours de tension intense, les États-Unis annonceront – officieusement – le retrait de missiles Italiens et Turques. L'URSS accepte d'abandonner ses projets Cubains.

L'humanité est passée à deux doigts d'un hiver nucléaire.

Quelques heures.
26 septembre 1983.

Un président du Parti Communiste d'URSS nommé Leonid Andropov.
Un lieutenant colonel nommé Stanislav Yevgrafovich Petrov.

Une salle de contrôle à la Wargames.

En prémice de la crise, un jet États-Unien abattu par la DCA Russe.
Ordre donné aux soldats Russes de faire feu à vue.

Un missile signalé.
Petrov ne tire pas.

Un autre missile signalé. Puis un autre. et encore un autre.
Petrov ne tire pas. Il suppose, contre ses ordres, qu'en cas d'attaque États-Unienne il y aurait plus de cinq missiles.

Tension. Désobéissance.

Une fois le soleil couché, les echos disparaissent.
Petrov avait raison. Il sera limogé pour avoir désobéi aux ordres.

L'humanité est passée à deux doigts d'un hiver nucléaire.

Combien de temps ?

Un conflit local, entre Pakistanais et Indiens par exemple, correspond à une "petite" centaine d'hiroshima. Pourtant, leur explosion – et les incendies inhérents – libèrerait suffisamment de gaz carbonique et de particules carbonnées (suie) pour engendrer une chute de la température de presque deux degrés. Pour au moins dix ans.

Évidémment, la végétation aurait autant de mal à supporter ce refroidissement que le réchauffement à venir. L'humanité également.

Ah, j'oubliais. Il devrait y avoir – en sus – environ 15 millions de victimes plus ou moins directes des radiations. Selon les estimations. Mais moins que les victimes du refroidissement.

Wednesday 30 January 2008 à 16h05 par ernest | # | 2 commentaires

smiley : smiley_smile Deuil.

Petit prince

Voici une lettre de parents québecquois, adressée à tous les gens qui les entourent...
Je vous l'adresse, à mon tour, à vous qui nous entourez.

1 an, 2 ans, 5 ans, 10 ans, 20 ans même nous séparent du départ de notre enfant et nous, parents en deuil, avons besoin des autres.
Bien que nous ne soyons pas faciles à vivre, nous aimerions rencontrer de la compréhension dans notre entourage ; nous avons besoin de soutien.

Nous aimerions que vous n'ayez pas de réserve à prononcer le nom de notre enfant mort, à nous parler de lui. Il a vécu, il est important encore pour nous ; nous avons besoin d'entendre son nom et de parler de lui ; alors, ne détournez pas la conversation. Cela nous serait doux, cela nous ferait sentir sa mystérieuse présence.

Si nous sommes émus, que les larmes nous inondent le visage quand vous évoquez son souvenir, soyez sûr que ce n'est pas parce que vous nous avez blessé. C'est sa mort qui nous fait pleurer, il nous manque ! Merci à vous de nous avoir permis de pleurer, car, chaque fois, notre cœur guérit un peu plus.

Nous aimerions que vous n'essayiez pas d'oublier notre enfant, d'en effacer le souvenir chez vous en éliminant sa photo, ses dessins et autres cadeaux qu'il vous a faits. Pour nous ce serait le faire mourir une seconde fois.

Être parent en deuil n'est pas contagieux ; ne vous éloignez pas de nous.

Nous aimerions que vous sachiez que la perte d'un enfant est différente de toutes les autres pertes ; c'est la pire des tragédies. Ne la comparez pas à la perte d'un parent, d'un conjoint ou d'un animal.

Ne comptez pas que dans un an nous serons guéris ; nous ne serons jamais, ni ex-mère, ni ex-père de notre enfant décédé, ni guéri. Nous apprendrons à survivre à sa mort et à revivre malgré ou avec son absence.

Nous aurons des hauts et des bas. Ne croyez pas trop vite que notre deuil est fini ou au contraire que nous avons besoin de soins psychiatrique.

Ne nous proposez ni médicaments ni alcool ; ce ne sont que des béquilles temporaires. Le seul moyen de traverser un deuil, c'est de le vivre. Il faut accepter de souffrir avant de guérir.

Nous espérons que vous admettrez nos réactions physiques dans le deuil. Peut-être allons-nous prendre ou perdre un peu de poids, dormir comme une marmotte ou devenir insomniaques. Le deuil rend vulnérable, sujet aux maladies et aux accidents.

Sachez, aussi, que tout ce que nous faisons et que vous trouvez un peu fou est tout à fait normal pendant un deuil ; la dépression, la colère, la culpabilité, la frustration, le désespoir et la remise en question des croyances et des valeurs fondamentales sont des étapes du deuil d'un enfant. Essayez de nous accepter dans l'état où nous sommes momentanément sans vous froisser.

Il est normal que la mort d'un enfant remette en question nos valeurs et nos croyances. Laisse-nous remettre notre religion en question et retrouver une nouvelle harmonie avec celle-ci sans nous culpabiliser.

Nous aimerions que vous compreniez que le deuil transforme une personne. Nous ne serons plus celle ou celui que noue étions avant la mort de notre enfant et nous ne le serons plus jamais. Si vous attendez que nous revenions comme avant vous serez toujours frustré. Nous devenons des personnes nouvelles avec de nouvelles valeurs, de nouveaux rêves, de nouvelles aspirations et de nouvelles croyances. Nous vous en prions, efforcez-vous de refaire connaissance avec nous ; peut-être nous apprécierez-vous de nouveau ?

Le jour anniversaire de la naissance notre enfant et celui de son décès sont très difficiles à vivre pour nous, de même que les autres fêtes et les vacances. Nous aimerions qu'en ces occasions vous puissiez nous dire que vous pensez aussi à notre enfant. Quand nous sommes tranquille et réservés, sachez que souvent nous pensons à lui ; alors, ne vous efforcez pas de nous divertir.

 

Il y a deux ans, je devenais Papa pour la seconde fois.

Thursday 17 January 2008 à 11h50 par ernest | # | commenter

smiley : smiley_smile Mai.

Fusillade de Fourmies, 1er mai 1891 Le premier mai 1884, aux Etats-Unis d'Amérique, démarre un mouvement de protestation de la part des ouvriers, pour limiter la journée de travail à huit heures.

 Le 3 mai 1886, une manifestation dégénère à Chicago, et fait trois mort du côté des manifestants. Une bombe éclate le lendemain, aux pieds des forces de l'ordre, tuant un policier.

Quatre syndicalistes anarchistes seront pendus le Black Friday, vendredi 11 novembre 1887. Un cinquième s'est suicidé dans sa cellule.

En 1891, à Fourmies, 300 soldats de deux compagnies du 145e régiment de ligne et une du 84e régiment d'infanterie font face à un rassemblement de 200 ouvriers réclamant le droit de ne travailler que huit heures par jour dans les manufactures. La troupe charge, des grévistes sont arrêtés. La situation dégénèrera totalement en fin d'après-midi, au pied de l'église, la troupe tire sur la foule. Huits adolescents de 13 à 20 ans (ouvriers et ouvrières) et un homme de trente ans sont tués sur le coup. Un autre de 43 ans décèdera le lendemain. Quatre "passants" seront tués par des balles perdues. Il y aura donc 14 morts et 33 blessés. Parmi les manifestants arrêtés pour entrave à la liberté du travail, outrages et provocations à attroupement armé, il y aura 12 condamnation allant de 2mois de prison à 10 ans d'interdiction de séjour.

Le journal "La Croix du Nord" publie, au matin de ce 1er mai 1891, un article intitulé "Reflexions d'un pauvre homme à l'occasion du 1er mai" :

".. Nous aurons donc 8 heures de sommeil et 8 heures de travail. Mais nous aurons aussi 8 heures de loisir. Le loisir, c'est l'oisiveté ; et l'oisiveté c'est la mère de tous les vices. Qu'est-ce que nous pourrons en faire, de ces 8 heures ? Et moi, personnellement, qu'est-ce que j'en ferai ? Parbleu ! J'irai au cabaret. Au lieu d'y aller une heure ou deux par semaine comme je le faisais, j'irai tout le temps que j'aurai de libre. Au lieu de prendre deux ou trois chopes comme je le faisais, j'en prendrai quinze ou vingt. Si bien que je dépenserai davantage à mon plaisir le jour où je travaillerai le moins."

Le 29 juin 1905, après des années de luttes, les mineurs obtiennent de fixer une durée quotidienne du travail, qui sera limitée à 8h dans les mines, et secteurs assimilés. Dans d'autres secteurs d'activité, comme le terrassement et la maçonnerie, les journées excèdent couramment les dix heures de tavail. Six jours par semaine.

C'est la loi du 23 avril 1919 qui limitera la durée quotidienne du travail à 8h, et la durée hebdomadaire à 48h. Sous un gouvernement de droite. Le fruit d'une longue et sanglante lutte ouvrière.

Si le premier mai, journée internationale fériée -- et donc chomée -- existe et a raison d'être, c'est en raison de la mort de ces ouvriers réclamant une limite quotidienne et hebdomadaire à la durée du travail. Journée internationale, mais à l'exception des Etats-Unis d'Amérique,

Aujourd'hui en france, depuis le 24 avril 1941, il est interdit de travailler le premier mai, sauf dérogation spéciale : c'est un jour férié et payé.

Pourtant, en 1928, 10h sont toujours imposées aux dockers, aux tourneurs, ajusteurs et autres ouvriers d'usine.

C'est Léon Blum et le Front Populaire de 1936 qui imposeront une réelle limite au temps de travail hebdomadaire, réduit  40h lors des accords de Matignon, en parallèle aux deux semaines de congés payés annuels.

Aujourd'hui, mardi 8 Janvier 2008, les collaborateurs de toutes les entreprises françaises viennent enfin d'obtenir le droit de pouvoir travailler autant qu'ils le souhaient ; il n'y a plus de durée légale de la semaine de travail.

Sources :

http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/...travail.8.heures.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_Fourmies
http://www.marxists.org/...lafargue_18910500.htm
http://www.libres.org/...35%20heures_p3_realite.htm
http://monpayslahauteprovence.blog50.com/...1-er-mai-1896.html

Tuesday 08 January 2008 à 14h59 par ernest | # | 1 commentaire

smiley : smiley_smile MoDem.

Modulateur, Démodulateur.

Le modem est une boite noire, qui transforme du signal en bruit, et réciproquement.
Sa fonctionnalité ultime : occuper le plus possible de bande passante, pour y faire passer le plus possible d'information.

Son unité de mesure qualitative, c'est sa vitesse de modulation, en Bauds.

Alors oui, les modems ont changé, ils sont devenus plus petits, plus polyvalents. Mais la fonctionnalité d'"oscillation" reste la base de leur fonctionnement, oscillation entre deux états stables, par rapport à un courant porteur. C'est la quantité et variation de ces oscillations qui détermine le signal.

Compliqué ? Oui, c'est assez mathématique, et fait appel à une foultitude de compétences techniques pour pouvoir en décoder le fonctionnement. Mais en pratique, un MoDem se place entre un média, et un dispositif chargé de produire et recevoir de l'information.

Pour les prochaines élections, François Bayrou a pour objectif de placer un "modem" dans le maximum de communes. Un candidat qui oscille ? Un candidat du mouvement, en tout cas. Du Mouvement Démocratique. Sera-t-il générateur de bruit, ou de signal ?
Tuesday 18 December 2007 à 12h26 par ernest | # | 2 commentaires

smiley : smiley_smile Relecture.

Dans un article du journal LE MONDE de ce jour, on peut lire :

Les feux domestiques contribuent pour une grande part à la pollution hivernale en Europe

Bien sûr, je vous engage à lire l'article au complet, puis de revenir y lire un décryptage ici. Je n'en citerais que des extraits.



La combustion du bois, des branchages et des feuilles dans les cheminées des particuliers, les jardins et les champs est responsable, en hiver, de 50 % à 70 % des émissions d'aérosols carbonés en Europe. Ces particules représentent environ 60 % des polluants en suspension dans l'atmosphère.

nota : ce qui ramène la responsabilité des feux de biomasse à 28% de la pollution en suspension dans l'atmosphère. 1/4, donc.
En outre, il faut garder à l'esprit que la "pollution carbone" est constituée de tous les composés carbonnés, dont le gaz carbonique et le méthane, pour une part, et les suies et autres aérosols pour une autre part.

Ils ont utilisé principalement deux marqueurs : le carbone 14, et le lovoglusan, un sucre produit lors de la combustion de la cellulose.

Ce sucre est effectivement généré lors de la pyrolyse de la cellulose, qui intervient juste avant la combustion. Autrement dit, à basse température. C'est le levoglucosan -- il y a une erreur dans l'article --.
La pyrolise du bois produit des composés (levoglucosan, ammonique, ...) , qui sont brûlés lors de la seconde combustion de toutes les chaudières modernes. Malheureusement, je n'ai pas trouvé d'étude précisant la proportion de ce sucre dans les gaz de combustion des chaudirèes à granulés de bois, par exemple. On peut toutefois supposer que meilleur est le rendement de la chaudière ou du poële, moins il y a de levoglucosan.

Cela inclut donc toutes les combustion de cellulose à basse température, et peut-être à haute température ? L'article ne précise pas si les feux à granulés et autres chaudières à double combustion génèrent des sucres.

Enfin, nous passons aux deux derniers paragraphes de l'article :

Les feux domestiques et agricoles sont très polluants car, à ce jour, "aucun effort n'a été fait pour les contrôler, contrairement à la combustion des combustibles fossiles utilisés dans l'industrie ou l'automobile, qui est soumise à des règlementations".

Pour réduire cette pollution domestique et agricole, qui engendre des troubles respiratoires et des cancers du poumon, il faudrait interdire ces feux. Ce qu'ont déjà fait la Suisse et l'Allemagne pour les brulis, tandis que d'autres pays règlementent les feux de cheminée.

Christiane Galus

Article rédigé sous un titre accrocheur, mais les feux "domestiques" incluent aussi les feux agricoles de champs, résidus d'élagage, de jardins et autres brûlis sauvages. En diagonale, on lit que la combustion de bois d'arbre (ce qu'ils nomment la combustion de biomasse) est nocive pour la qualité de l'air. En ces périodes de réchauffement climatique, pollution de l'air signifie assez souvent CO² dans l'air, donc facteurs de réchauffement.
Ainsi, les ceussent qui utilisent des chaudières et poeles à bois sont des dangereux pollueurs.

L'auteur nous amène tranquillement aux deux derniers paragraphes de l'article : il faut interdire les feux à bois (et les feux agricoles sauvages).

Oui, mais... on ne connait pas la proportion de ces brûlis sauvages et autres feux résultant de l'élagage des arbres. Or, ce sont des feux à basse température, à air libre.
Les chaudières à granulés atteignent un rendement de plus de 90%, c'est à dire bien mieux que les chaudières à gaz ou à fioul. Nul doute que, à température identique, il y a au moins autant d'imbrulés dans une chaudière à hydrocarbures que dans une chaudière à bois.

Enfin, cet article nous amène à penser que la meilleure solution pour ne pas polluer ni tuer son prochain à petit feu, c'est bien de se chauffer à l'électricité.
Du moins, en apparence.

En conclusion, je ne serais pas surpris de voir apparaitre prochainement une règlementation visant à interdire -- ou légiférer gravement -- les poëles et chaudières à bois. On commence à nous préparer à cette idée.
L'énergie nucléaire, qui ne génère pas de pollution de l'air, a depuis un certain temps été citée comme solution idéale à l'indépendance énergétique de la france, et aux problématiques de pollution... tout en générant des déchets  à plus de 100.000 ans.
Alors que nous ne savons même pas gérer une société à 20 ans... nous nous prétendons capables de prédire l'avenir des 100.000 prochaines années...
Thursday 13 December 2007 à 11h17 par ernest | # | commenter
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