Massachussets Institute of Technologies.

C'est une université Etats-unienne privée, prestigieuse. On lui doit tout un tas de technologies aussi inutiles que mondialement adoptées, dans les R.A.D.A.R., ordinateurs divers et variés, entre autres.

Pour les informaticiens, le MIT est ce qu'il y a de plus prestigieux comme école, ou comme laboratoire. Richard Stallman y travaille, lui qui fonda la Free Software Foundation, pierre angulaire du système d'exploitation Linux.

Hors les laboratoires, on lui doit 64 lauréats de prix nobel (un tous les deux ans), et une bonne brouettée de décorés de prix divers et variés ;
parmi les diplomés, citons Kofi Annan, Buzz Aldrin, les fondateurs de Intel, Bose (acoustique), Texas Instrument...
Du beau monde.
Des laboratoires renommés.
Des chercheurs sérieux.

Parmi ces chercheurs, au laboratoire "Media" de l'institut, Kelly Dobson effectue une thèse sur la thérapie par les machines.
Les moteurs. Le bruit, le mouvement. Comme le ronronnement du chat, vibrer en harmonie avec une machine serait curatif.
Alors, elle construit des machines plus ou moins complexes, mais visuellement simple. Reposantes. Par exemple, un appareil à faire tourner des trucs et ronronner la mécanique. Indescriptible.
A l'aide des ces ustensiles (thérapeuthiques), elle propose des séances de groupes pour aider les gens à faire leur thérapie.

Bon. Ouvrons rapidement une parenthèse. La thérapie est un truc particulièrement important au pays du Chrysler ronronnant. Popularisée par Woody Allen, la thérapie est l'action d'aller voir des gens, pour faire des trucs, et se révéler son moi profond.
Je crois que les psychanalistes en ont une définition plus aboutie, mais honnêtement, cela devrait suffire à comprendre la suite.
Pourquoi les gens ont besoin d'une thérapie pour se révéler son moi profond devrait être étudié, pour révéler un problème de société profond, lors d'une thérapie de pays.
Enfin, je pense. Je crois y penser.
Bref. Il est temps de refermer la parenthèse.

Donc, sérieuse parmi les sérieux, Kelly Dobson met son cerveau surdimensionné au service du bien de l'humanité toute entière, et des Etats-uniens pour commencer.

Le ScreamBody, pièce intégrante du projet "Wearable Body Organs" (mal traduits par Organes Corporels Vêtements) permet à tout un chacun de se libérer, dès qu'une grosse envie le prend, à n'importe quel endroit public sans déranger ses congénères.
Simplement en appliquant son organe vocal à l'embouchure du susdit ScreamBody, le toutunchacun peut crier à s'en casser la voix, dans le machin.
Une fois revenu à un endroit moins dérangeant, il peut vidanger l'outil, relâchant le cri temporairement stocké.
Aaaaah.

© Marcel Gotlib

Eh bien voilà, Notre jeune étudiante remet le couvert, avec Blendie.
Le Blender, c'est une institution Etats-Unienne. Le bas nylon, la clope, et le blender. Toutes les cuisines en sont équipées, ah mais !
De fait, c'est ce que l'on apellerait de ce côté-ci de la ligne maginot, un bol-mixer. On met la soupe dans le bocal, on referme le couvercle, et on choisit l'une des dix vitesse de rotation du jeu de couteaux du fond du bol.
Quelques dizaines de secondes suffisent à transformer une soupe en velouté, et les murs de la cuisine du maladroit en aquarelle de Hans Hartung.

Blendie, donc. C'est la rencontre de deux produits Etats-uniens : le Blender, ou bol mixer, et la technologie du MIT, avec un dispositif de reconnaissance vocale.
Cette chercheuse a donc intégré un système de reconnaissance à fréquence vocale sur le bol mixer, pour le manœuvrer directement, en parlant avec lui. Elle crie : il se met en route. Elle crie fort : il tourne plus vite. Elle crie fort et aigu : il tourne vraiment vite.
Elle s'arrête de crier, il s'arrête de mixer. Simple.

Plus fort encore, elle a intégré une certaine part de "self control" à l'outil, qui peut non seulement écouter, mais aussi initier la conversation avec l'utilisateur.
Conversation limitée, toutefois, par la vitesse de rotation du moteur. Sous réserve qu'il y ait de la soupe à l'intérieur, et un couvercle bien fermé.

C'est alors que le dialogue (de bientôt sourd) peut débuter entre le blender, et le diplomé en Langue Vivant Mixer. Rage, amour, colère... tout est ouvert.

Et pour juger de vous même, il est possible de trouver les vidéos de ses différents projets sur son site -- au MIT -- ou sur You Tube (j'ai aussi une image, pour les lecteurs bas-débit)
C'est beau. Limite touchant. Et totalement absurde !

Parfaitement indispensable. J'adore... merci, Kelly ! Cela a-t-il été une bonne thérapie, au moins ?